Mon fils, "Routier"
Mon fils, Olivier est routier. Au début, je n'ai pas compris pourquoi à 17 ans il voulait continuer les scouts. Puis il est parti en camp avec les autres Routiers : une semaine de crapahut et de bivouac dans les landes irlandaises suivi d’une semaine auprès d’une communauté de sœurs près de Dublin afin de les aider à rebâtir une chapelle. Olivier est revenu changé. Il était heureux de cette expérience et sensiblement plus attentif aux autres dans la vie quotidienne.
Au cours de l'année, Olivier a pris son engagement de "Compagnon-Routier". Il nous a lu sa "lettre de compagnonnage", rédigée à cette occasion. Il expliquait pourquoi il avait décidé de prendre sa vie en main. Dans cette lettre, il se fixait des points d'efforts concrets : il s'engageait à rendre régulièrement visite à notre ancienne voisine, maintenant en maison de retraite. Il trouve à la Route une motivation qui le pousse à progresser, qui l'aide à prendre sa stature d'adulte. Il en est de même pour les autres Routiers. Certes, ce ne sont pas des saints. Ils aiment bien s'amuser, discuter ensemble pendant des heures, organiser des projets d’aventure tonique où ils se dépassent. Mais ils aspirent aussi à se mettre au service des plus pauvres ou à prendre un moment pour prier ensemble. Différents de caractère et d'origine, ils forment pourtant un groupe très uni. Il y a un idéal qui cimente ce groupe, au-delà des sautes d'humeur qui ne manquent pas de se produire. C'est ce qu'ils appellent "l'esprit scout", un mélange de bonne humeur, d'amitié, de sens du défi et d'humilité mélangés, une attention serviable et une vraie quête spirituelle.
Olivier a prévu de prendre dans quelques semaines son "Départ routier", c'est-à-dire de s'engager à construire sa vie d'adulte en vivant l'esprit scout au quotidien. Il s'agit pour lui de poser des bases stables sur lesquelles il appuiera, dans les années à venir, les choix qu'il aura à poser dans tous les domaines de sa vie : affectif, professionnel, engagement dans la cité... Incontestablement, les activités vécues à la Route l'ont amené à réfléchir, et le bon équilibre entre le concret et l'idéal de ses activités est un gage de réalisme et de solidité dans sa décision.
